jeudi 27 septembre 2012

Les fondements du Parti Ouvrier Allemand


     Les origines intellectuelles de l’idéologie nationale-socialiste représentent un thème qui occupera une bonne partie de ce livre. De manière à introduire les grandes lignes de cette étude, c’est aux origines du Parti National-Socialiste lui-même que ce premier chapitre est consacré. Il ne constitue nullement un détour sur la voie que nous nous sommes fixés : il est le moyen le plus simple de parvenir au but. De la même façon que nous ne voyons plus les fondations d’une maison une fois qu’elle est construite, il est bien plus difficile d’observer l’idéologie hitlérienne en 1944 qu’en 1936, et en 1936 qu’en 1923. Pareillement, il est plus aisé de déceler et d’analyser l’utopie communiste en observant la Révolution russe et la prise du pouvoir par Lénine et ses hommes, plutôt que la Russie stalinienne. Comme le notait brillamment François Furet, « pour comprendre la force des mythologies politiques qui ont empli le XXe siècle, il faut revenir au moment de leur naissance, ou au moins de leur jeunesse ; c’est le seul moyen qui nous reste d’apercevoir un peu de l’éclat qu’elles ont eu. » 1
     La période de réalisation d’un programme politique doit être distinguée de celle consacrée à sa théorisation. La question de la fidélité de l’application des principes politiques qu’il contient n’a pas à être posée pour le moment : elle sera au centre des préoccupations des chapitres suivants. Le seul objectif qu’il s’agit de fixer ici est celui de déterminer quels étaient les fondements idéologiques du NSDAP au moment où, à peine créé et encore intitulé Parti Ouvrier Allemand (Deutsche Arbeiterpartei, DAP), il fabriqua la carte de membre n°555 portant le nom d’Adolf Hitler.
     Le développement d’un parti politique et l’affirmation d’une idéologie sont tous deux extrêmement dépendants du contexte historique dans lequel ils prennent place. Il ne s’agit pas de tomber dans les travers du déterminisme historique ou de croire que quelques causes suffisent à expliquer l’apparition d’un phénomène historique aussi complexe que le nazisme. Simplement, à des fins de clarification, et pour permettre à chacun de bien saisir la situation de l’Allemagne en 1919, l’année de la création du DAP, il n’est pas inutile d’évoquer très brièvement quelques éléments historiques importants. Ceux-ci n’expliqueront pas pourquoi le nazisme est apparu et s’est diffusé en Allemagne, mais aideront à comprendre il a pris naissance.
     A l’automne 1918, les combats avaient cessé. Dominée par les contre-attaques alliées, l’Allemagne avait abandonné la lutte. Parfois physiquement blessés, mais toujours au moins psychologiquement dévastés, les soldats allemands quittaient peu à peu le front. Adolf Hitler était l’un d’eux.  Après l’abdication du Kaiser Guillaume II, l’armistice fut signé. Pour beaucoup, la défaite était difficile à admettre, et certains la refusèrent complètement, expliquant que l’armée avait été trahie. Le mythe du « poignard dans le dos » (Dolchstoß) se popularisa. Sur fond de révoltes communistes partout dans le pays, le socialiste Kurt Eisner fut porté au pouvoir. En juin 1919, le traité de Versailles fut signé par le gouvernement allemand. Entre autres sanctions, il fixait le montant des réparations à payer par l’Allemagne, désignée comme « seule responsable de la guerre ». Dans le pays, de nombreuses fractions politiques s’en offusquèrent. Jouant sur la rancœur allemande face au dénouement de la guerre, de nombreux micro-partis semblaient pouvoir enfin percer. Le Parti Ouvrier Allemand, fondé en janvier 1919, partagea cet espoir.
     Dans la suite des explications, mention sera faite de l’histoire individuelle des grands dirigeants nazis. Par leurs parcours, ils témoignent de manière admirable de ce lien entre nazisme et socialisme, et certains historiens ne se sont pas trompés là-dessus. Götz Aly écrit par exemple : « Les nombreux emprunts du nazisme au fonds idéologique de la gauche socialiste apparaissent déjà dans la biographie de ses grandes figures. A la fin de la république de Weimar, un nombre non négligeable de futurs activistes nazis avait accumulé des expériences socialo-communistes, ainsi que l’évoque Eichmann à plusieurs reprises dans ses Mémoires : ‘‘Ma sensibilité politique était à gauche ; en tout cas, les tendances socialistes étaient aussi présentes que les tendances nationalistes’’. » 2
     L’objectif de ce chapitre mérite d’être précisé. L’exposé qui suit ne se veut pas un compte-rendu de l’histoire des origines du Parti National-Socialiste ni une somme d’éléments biographiques sur Adolf Hitler ou les fondateurs du mouvement. Son intention est tout autre : en définissant les structures idéologiques de ce que fut le national-socialisme à ses débuts, il tente de fournir une description du cadre intellectuel dans lequel, au moins durant les premières années, Hitler et les autres Nazis évoluèrent.
     Fondé à Munich le 5 Janvier 1919 autour de Karl Harrer et d’Anton Drexler, le Parti Ouvrier Allemand n’était à sa création qu’un minuscule groupuscule politique. L’économiste Gottfried Feder, le capitaine Ernst Röhm, et les journalistes Alfred Rosenberg et Dietrich Eckart, en furent parmi les premiers membres. Le jour de sa formation, on rédigea un document intitulé « Les lignes directrices du Parti ouvrier allemand », sensé définir les orientations générales du mouvement. Les huit premiers mots du texte, répondant à la question « Qu’est-ce que le Parti Ouvrier Allemand ? » placé sous le titre, ne laissaient pas de place à l’ambiguïté : « Le Parti Ouvrier Allemand, y lisait-on, est une organisation socialiste ». Favorable au partage des profits, le nouveau parti insistait aussi sur la lutte contre l’usure, les profiteurs, et tous ceux qui « ne créent aucune valeur et gagnent de gros profits sans fournir un quelconque travail intellectuel ou mental. » 3 L’origine sociale de son fondateur et futur président, Anton Drexler, n’était sans doute pas étrangère à ce positionnement. Serrurier bavarois né en 1884, Drexler venait d’une famille modeste, et les fréquentations que son milieu social le poussait à entretenir ne lui donnèrent jamais autre chose que des convictions socialistes fortes, qu’il mélangea par la suite avec les thèses antisémites et nationalistes du courant völkisch. Comme le notera l’historien Richard Evans, « Drexler insistait sur le fait qu’il était un socialiste et un travailleur. Il était opposé à la richesse non méritée, à l’exploitation, et aux profiteurs. » 4
     Les choses ne sont pourtant pas aussi simples, et il serait impensable de se contenter de ces explications. Le parti avait également été fondé sur des bases nationalistes dans le but d’offrir aux travailleurs une alternative au poison marxiste qui, tant en Russie qu’en Allemagne, ne semblait libérer les travailleurs que pour leur offrir de nouvelles chaînes. Bien au-delà de cette alliance entre socialisme et nationalisme, la cohérence intellectuelle du mouvement, malgré sa simplicité apparente, reste parfois difficile à déceler tant les différents « théoriciens » élargissaient sans cesse la base théorique commune. Pour autant, cette base existait, et n’eut pas besoin d’attendre le Mein Kampf d’Hitler pour être représentée. Sur les questions économiques, l’œuvre de Gottfried Feder servait de catalyseur. Le Führer lui-même voyait en Feder son maître sur les questions économiques, et les autres Nazis, jeunes et souvent fort ignorants des problèmes de l’économie, se formèrent également par son intermédiaire. L’un de ses ouvrages, L’Etat Allemand sur des bases nationales et sociales, fut plus tard considéré par Hitler comme le « catéchisme du mouvement ». 5 Sa diffusion au sein de l’élite du parti fut excellente, un parti dont, de manière incontestable, il était devenu une figure centrale. Tous les agitateurs du mouvement se servaient de sa rhétorique, et tous les théoriciens prêchaient son évangile. Avec Drexler, il accentuait le positionnement « socialiste » et « ouvrier » du Parti, des éléments qui constituaient le sens véritable de leur combat. Comme le remarque froidement Shirer, « Drexler et Feder semblaient croire véritablement à la dimension socialiste du National-Socialisme. » 6
     En 1918, Feder avait rédigé un Manifeste pour la destruction de la servitude de l’intérêt, dans lequel il critiquait les « superpouvoirs de la finance mondiale », cette « force supranationale » que les travailleurs se devaient de craindre.  Le prêt à intérêt y était décrit comme une « invention diabolique du grand capital. » 7 Pour Feder, il était incontestablement l’un des rouages de l’exploitation capitaliste. N’étant pas ouvertement marxiste, ni communiste, Feder n’utilisait que rarement la rhétorique de la lutte des classes. Pour autant, il énonçait à chaque page, et comme une vérité éternelle, le fait que le travailleur était exploité sous le régime capitaliste, comme atrocement saigné par une minorité de profiteurs. Le prêt avec intérêt, expliquait-il ainsi, « permet à lui seul la vie paisible d’une minorité de financiers puissants aux dépens des gens productifs et de leur travail. » Quant à la solution, il n’y allait pas par quatre chemins : « Le seul remède, le moyen radical de guérir les souffrances de l’humanité est la destruction de la servitude de l’intérêt. Détruire la servitude de l’intérêt est la seule façon possible et efficace d’émanciper le travail productif des superpouvoirs secrets de la finance. » 8
     On pourrait supposer que la bataille de Feder contre la finance et contre l’intérêt était destinée à donner naissance à un capitalisme plus sain, plus humain, et que son combat politique était ainsi dirigé vers la restauration d’un capitalisme familial ou traditionnel. Ce n’était pourtant pas l’objectif qu’il se fixait. Son adversaire n’était la finance que dans la mesure où cela lui permettait de brandir les armes contre le capitalisme tout entier. Dans le système du crédit il avait décelé l’essence du capitalisme, un système économique qu’il considéra toujours comme injuste et antisocial. En exposant ses motifs pour la destruction de l’intérêt de l’argent, il écrira notamment : « Quiconque veut mener bataille contre le capitalisme doit détruire la servitude de l’intérêt. »  9 Ainsi voyait-il son action : donner des armes théoriques pour « mener bataille » contre le capitalisme.
     Dans son ensemble, ses textes n’étaient rien de plus qu’un ramassis des idées socialistes, collectivistes, et interventionnistes des siècles passés. Sa dénonciation de la  « soif insatiable du gain », notamment, était tout sauf une révolution dans l’histoire de la pensée. Aristote, en parlant de la dangereuse et perverse « chrématistique », ou Karl Marx, en évoquant l’auri sacra fames (littéralement, la « faim sacrée de l’or ») du capitaliste, exposaient en leur temps des conceptions identiques. 10 Sans surprise, John Maynard Keynes défendra plus tard la même position, considérant l’amour de l’argent comme « une passion morbide plutôt répugnante, une de ces inclinations à moitié criminelles, à moitié pathologiques, dont on confie le soin en frissonnant aux spécialistes des maladies mentales. » 11
     L’influence de Feder sur le positionnement politique du mouvement nazi fut considérable. « Gottfried Feder a été le principal philosophe économique du parti » expliqua Walther Funk, Ministre de l'Economie du Reich de 1937 à 1945. 12 Le parti n’avait aucune honte à exposer ses penchants socialistes. Dans tout cela, l’influence de Feder était très claire : il faisait nettement pencher le mouvement vers l’anticapitalisme et le socialisme. Parmi les slogans utilisés à l’époque, « Pour un socialisme allemand », et « Briser la servitude de l’intérêt » avaient les faveurs de tous. 13 En avril 1919, Dietrich Eckart, l’un de ses membres fondateurs, publia une brochure intitulée « A tous les travailleurs ! » qu’il distribua à la main avec l’aide d’Alfred Rosenberg, le futur ministre du Reich pour les territoires occupés de l’Est. 14 Reprenant les idées de Feder, le document réclamait la nationalisation du crédit — le cinquième des dix points-clés énumérés par Marx dans le Manifeste du Parti communiste.
     La propagande du parti était agressive et efficace. Au milieu de l’année 1921, un observateur de l’époque nota ainsi : « Ce parti sait comment attirer sans cesse l’attention sur lui grâce à des posters qui dénoncent les Juifs et le capitalisme international dans des mots crus et qui invitent chacun à assister à leurs réunions, où il y a souvent beaucoup de monde. » 15
     Dès cette époque, les autres grands axes du futur programme national-socialiste apparaissaient l’un après l’autre. Dès 1919, Alfred Rosenberg, l’un des idéologues les plus influents du mouvement, publia un article dans l’Auf Gut Deutsch, un texte qu’il intitula « La Révolution Russo-Juive ». 16 C’était là sa première contribution. Elle commençait, de manière significative, avec des mots de Johann Gottlieb Fichte, dont nous reparlerons. Rosenberg continuait en expliquant que le communisme et le capitalisme étaient tous deux des créations juives, faisant partie de la grande machination des Juifs pour asservir le monde. 17 Le fait que Trotski et Zinoviev, deux personnalités majeures du courant bolchevik, étaient en effet juifs, semblait être à ses yeux un argument suffisant. Quatre ans plus tard, il se rendra célèbre par la publication de sa traduction du Protocole des Sages de Sion, un écrit qu’il savait être un faux. En 1924, Dietrich Eckart enfonça le clou avec le pamphlet intitulé « Le bolchevisme, de Moïse à Lénine », qui fut un grand succès.
     Bien qu'il ait parfois été célébré comme le « philosophe du parti », Alfred Rosenberg n’était pas plus, selon les mots de Robert Shirer, qu’un « pseudo-philosophe » et « un homme doté d'une intelligence médiocre » 18 Son magnum opus, un ouvrage aride de sept cent pages intitulé Le Mythe du Vingtième Siècle, fut très mal accueilli au sein même du parti nazi. Même des années après sa parution, Hitler prenait encore plaisir à s’en moquer. Schirach expliqua même que Rosenberg était « l’homme qui avait vendu le plus d’exemplaires d’un livre que personne ne lisait ». 19
     Plus que Rosenberg, Dietrich Eckart allait devenir le véritable mentor d’Adolf Hitler, formant l’intelligence d’un jeune caporal qui n’avait encore sur les questions sociales que des vues bien sommaires. Il l’introduisit auprès de personnes éminentes de la grande société munichoise, lui prêta de nombreux livres et le conseilla dans ses discours. Il fut un mentor pour Hitler — presque une figure paternelle.  C’est lui qui transforma les platitudes de la presse antisémite viennoise dans laquelle Hitler avait baigné en un « antisémitisme de raison » ; lui aussi qui établira le lien entre le bolchevisme et les Juifs. Sa mort en 1923 fut un véritable choc pour Hitler et en lui dédiant le deuxième tome de son Mein Kampf, celui-ci affirma bien la profondeur de la relation qui les liait. Sa vie durant Hitler continua à le révérer. Au milieu de la guerre, il témoignera à ses amis : « Nous avons tous fait un grand pas en avant sur la route de l’existence, et il n’est plus possible pour nous de nous imaginer ce que Dietrich Eckart était vraiment pour nous. Il brillait dans nos yeux comme l’étoile polaire. » 20
     Ce serait en vain que nous chercherions des traces d’un raisonnement théorique chez Ernst Röhm, le dernier de la liste des membres fondateurs. Officier de l’armée né en 1887, Röhm n’avait aucun appétit pour les idées, et ne voyait en la politique qu’un prolongement de la guerre par d’autres moyens, pour retourner la phrase célèbre de l’officier Carl von Clausewitz. Futur chef de la milice du parti, les célèbres Sections d’Assaut (Sturmabteilung, SA), il ne voyait son rôle que dans la lutte armée. Sans surprise, l’autobiographique qu’il publia en 1928 commencera par ces mots : « Je suis un soldat. » Certains historiens ont tout de même fait valoir qu'il était « très ouvert sur le plan social et prenait très au sérieux le socialisme professé par le programme nazi » 21



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Notes

1.        François Furet, Le passé d’une illusion. Essai sur l’idée communiste au XXe siècle, LGF, 2010, p.15
2.        Götz Aly, Comment Hitler a acheté les allemands, Flammarion, 2008, p.32
3.        « Guidelines of the German Workers’ Party », in Barbara Miller Lane & Leila J. Rupp, Nazi Ideology before 1933: A Documentation, Manchester University Press, 1978, pp.9-11
4.        Richard Evans, The coming of the Third Reich : a history, Penguin, 2005, p. 238
5.        Joseph Goebbels, Journal 1923-1933, Tallandier, 2006, p.91
6.        William L. Shirer, The Rise and Fall of the Third Reich. A History of Nazi Germany, Simon & Schuster, 1990, p.38
7.        Gottfried Feder, « Manifeste pour la destruction de la servitude de l’intérêt », Kritische Rundschau, été 1919, in Barbara Miller Lane & Leila J. Rupp, Nazi Ideology before 1933: A Documentation, Manchester University Press, 1978, p.27
8.        Ibid.
9.        Ibid.
10.     Aristote, Politique, I, 8-9, 1256a, 3-5 ; Karl Marx, Critique de l’économie politique, in Œuvres, Economie, I, Gallimard, 1963, p.391
11.     John Maynard Keynes, « Perspectives économiques pour nos petits enfants », in La pauvreté dans l’abondance, Gallimard, 2002, p.115
12.     Léon Goldensohn, Les Entretiens de Nuremberg, Flammarion, 2005, p.182
13.     D’une manière générale, la propagande du parti dans les premières années était presque exclusivement faite en s’inspirant des méthodes et des slogans de la social-démocratie. La figure du travailleur, chez les nazis comme chez les socio-démocrates et les communistes, était centrales. Typique du positionnement du NSDAP est cette affiche sur laquelle nous voyons un travailleur attaquer à coups de massue une grande tour portant le titre « Grande Finance Internationale ». Sur ce point, voir Richard Evans, The coming of the Third Reich : a history, Penguin, 2005, pp.353-354, et Ibid., p.386
14.     Dietrich Eckart, « To All Working People! », in Barbara Miller Lane & Leila J. Rupp, Nazi Ideology before 1933: A Documentation, Manchester University Press, 1978, p.30
15.     Wolfgang Benz, A concise history of the Third Reich, University of California Press, 2006, p.14
16.     Alfred Rosenberg, « Die russisch-jüdische Revolution », Auf Gut Deutsch,  n°14-15, 24 Mai 1919 ; Barbara Miller Lane & Leila J. Rupp, Nazi Ideology before 1933: A Documentation, Manchester University Press, 1978, p.11
17.     Sur le rôle de Rosenberg dans la maturation intellectuelle du Parti, voir notamment les explications fournies dans Steven G. Marks, How Russia shaped the Modern World, Princeton University Press, 2002, pp. 167-169
18.     William L. Shirer, The Rise and Fall of the Third Reich. A History of Nazi Germany, Simon & Schuster, 1990, p.130 ; Ibid. p.44
19.     Ibid., pp. 130-131
20.     Hugh Trevor-Roper, Hitler's Table Talk 1941-1944. His Private Conversations, Enigma Books, 2000, p.217. Sur Dietrich Eckart, voir Joseph Howard Tyson, Hitler’s mentor: Dietrich Eckart, His Life, Times, and Milieu, iUniverse, 2008
21.     Hermann Mau & He Krausnick, Le national-socialisme, Allemagne 1933-1945, Lasterman, 1962, p.58